Afin de faciliter les échanges entre des clients sourds ou malentendants et leur pharmacien, le laboratoire UPSA et le centre Sourdline Développement ont développé un procédé de traduction entre la langue des signes et le français oral.
Le laboratoire UPSA et le centre d’appel dédié aux sourds et malentendants Sourdline Développement, viennent de lancer « Ma Pharmacie en Langue des Signes ». Comme son nom l’indique, ce dispositif permet aux personnes déficientes auditives de communiquer plus facilement en officine. Une façon de pallier le problème du port du masque généralisé dans les lieux publics et qui gène la lecture sur les lèvres. Ce service est gratuit pour les utilisateurs.
Comment fonctionne « Ma Pharmacie en Langue des Signes » ?
Quand une personne avec un handicap auditif se rend au comptoir d’une officine, elle doit se connecter sur le site mapharmacieenlanguedessignes.com avec son téléphone. Elle est alors mise en relation avec un interprète bilingue LSF/français, grâce à un QR code. Le patient peut alors commencer le dialogue avec l’équipe de la pharmacie, poser des questions et s’assurer de la bonne compréhension des conseils, surtout quand il s’agit de la bonne utilisation d’un médicament.
Où trouver une pharmacie accessible avec ce dispositif ?
Il existe pour le moment 30 pharmacies participant au pilote de « Ma Pharmacie en Langue des Signes ». Il est possible de les trouver grâce à une carte interactive de la France Métropolitaine sur le site officiel du service. Il est aussi possible pour les patients sourds et les pharmaciens de demander l’accessibilité d’un établissement, dans la rubrique « Pour participer au projet ».
Acteur contre l’isolement des personnes déficientes auditives
Avec ce dispositif qui permet l’accessibilité des pharmacies en langue des signes, le laboratoire UPSA et le centre Sourdline Développement veulent pallier les vulnérabilités des patients avec un handicap auditif, dont les professionnels de santé n’ont pas toujours conscience. Par exemple, d’après une enquête lancée par le site internet VIDAL en octobre 2019, 75 % des patients sourds et malentendants rencontrent au moins une difficulté face à leur pharmacien. Selon une autre enquête de Sourdline, 36 % des personnes qui y ont répondu ont déjà renoncé à aller à la pharmacie ou chez le médecin du fait de leur surdité.
« Je suis profondément convaincue de l’utilité de « Ma Pharmacie en Langue des Signes », car ce dispositif touche à la santé et donc à la vie, explique Caroline Mitanne, Présidente Fondatrice de Sourdline Développement. Il va permettre aux sourds et malentendants de sortir de l’isolement et d’oser poser des questions à leur pharmacien, le professionnel de santé de proximité souvent consulté en premier recours. Le dispositif « Ma pharmacie en Langue des Signes » est une grande première rendue possible par l’engagement d’UPSA et l’expertise d’accessibilité de Sourdline, une promesse commune, forte et motivée par l’inclusion pour tous. »
Camille Romand