Découvrez l’histoire peu ordinaire de Philippe Croizon dans son ouvrage « Pas de bras, pas de chocolat »
Philippe Croizon, sportif de haut niveau amputé des quatre membres, est connu notamment pour sa traversée de la Manche à la nage, ses nombreuses interventions médiatiques, et pour sa participation au Dakar plus récemment. À travers ce roman autobiographique, il raconte son histoire époustouflante, du jour de l’accident jusqu’à aujourd’hui, en passant par son parcours de reconstruction… tout en utilisant l’humour comme une arme pour aller de l’avant et dédramatiser.
« Autant vous mettre tout de suite au courant. J’ai subi de grosses amputations de compétition après mon électrocution, délesté de quatre morceaux précieux, deux bras, deux jambes. Moi, Philippe, 49 balais et désormais 125 centimètres, l’ex-métallo dingo des fonderies du Poitou, je ne fais pas les choses à moitié. En matière de blagues et de jeux de mots faciles (totalement assumés), c’est exactement pareil : quand je m’y mets, ce n’est jamais à moitié.
Oui, mille fois oui, on peut rire de tout, même de mon handicap ! Je suis, en effet, le premier à m’auto-appliquer ce principe souvent piétiné par la morale. Mon histoire, mieux vaut s’en marrer qu’en pleurer, même si j’ai longtemps versé des fleuves de larmes jusqu’à faire monter le niveau de la Manche, cette mer que j’ai conquise à bout de bras il y a sept ans. De toute façon, à quoi bon se lamenter ? Je ne suis pas un lézard, ça ne repoussera jamais ! On le sait tous, les situations dramatiques débouchent à un moment ou un autre sur une nécessité d’hilarité.
Avec un mental d’acier et cette soif d’aventure qui m’a catapulté jusqu’à l’arrivée du Dakar, le rallye-raid le plus dur de la planète, l’humour est profondément ancré en moi. Pour tenir le choc après l’électrochoc, je me suis raccroché aux pitreries comme à ma famille bienveillante, en particulier mes deux garçons. L’humour et l’amour sont mes anges gardiens, ils m’ont sauvé du spleen ».
« Pas de bras, pas de chocolat », Philippe Croizon avec Vincent Mongaillard. Les éditions de l’Opportun, 256 pages, 12 euros.