La FNATH association des accidentés de la vie exprime sa consternation après les déclarations de Monsieur Estrosi (ce matin sur LCI) à propos d’une possible fiscalisation des indemnités journalières des victimes du travail sur la proposition de Monsieur Copé (ce matin sur Europe1) : il n’a pas fallu longtemps après la nomination du nouveau gouvernement pour voir une nouvelle attaque envers les victimes du travail.
Cette déclaration constitue pour la Fnath à la fois un casus belli et une injure à toutes les victimes du travail qui, et il est déplorable d’avoir à le rappeler à de telles personnalités politiques, ne bénéficient pas d’un droit acquis injustifié en percevant des indemnités journalières mais d’une réparation forfaitaire et très limitée des préjudices qu’elles ont subi du fait de la négligence de leurs employeurs à assurer des règles élémentaires de sécurité et d’hygiène.
Il est admis que les sommes perçues au titre de la réparation d’un dommage corporel ne sont pas soumises à imposition : pour quelles raisons devraient-elles l’être désormais pour les victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ? Doit-on considérer que la perte d’un bras pour un mutilé du travail ou d’un œil n’est pas un dommage corporel ? Pour récupérer un milliard d’euros et financer la protection sociale, il existe d’autres moyens que de faire contribuer les victimes du travail, en particulier les malades de l’amiante.
Après les franchises médicales, qui font payer aux victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle le coût des dépenses de santé générées par la faute de l’employeur, ce serait une nouvelle atteinte aux droits des salariés et de leurs familles qui n’ont eu qu’une seule malchance, celle de devenir accidentés ou malades du fait de leur travail.
Pour la FNATH, c’est enfin une maladresse inacceptable alors que le procès des responsables de la plus grande catastrophe industrielle n’est même pas encore refermé.
En tout état de cause, cela en dit long sur le mépris dans lequel sont aujourd’hui tenus les salariés de ce pays qui deviennent des victimes du travail. Près de deux jours après sa désignation, la FNATH voit dans ses déclarations le premier couac du nouveau gouvernement et attend les prises de position sur ce sujet du Président de la République, du Premier Ministre et du Ministre du travail.