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Que pensent les vistimes de la loi sur l'inceste ?

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Le 28, les députés voteront la loi proposée par Marie-Louise Fort sur l’inceste. Loi historique car le mot inceste n’a pas été prononcé dans l’hémicycle depuis 1791, date à laquelle il a été supprimé du code pénal. Pour l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste, le premier volet de la loi concernant l’insertion de l’inceste dans le code pénal satisfait partiellement les victimes. Si pour lutter contre un tabou, il faut commencer par le nommer, il ne faut pas oublier l’aspect technique de notre demande.

 

« D’abord, nous voulions en finir avec les correctionnalisations à outrance en créant un crime spécifique d’inceste. Demain comme aujourd’hui, entre le viol incestueux et les agressions incestueuses, les juges, procureurs et avocats, pourront toujours rétrograder un viol d’enfant de la cour d’assises à la chambre correctionnelle. Plus rapide, moins onéreux, cette technique de la déqualification fait de la société la complice de l’agresseur en minimisant son crime et sa peine. Quel sens peut avoir une sentence d’un an avec sursis pour avoir violé son enfant pendant des années ?
Mais Rachida Dati nous l’a dit en face « Il faut absolument garder cette souplesse de notre justice que même les victimes et associations réclament car cela va plus vite à juger ». Transgresser la loi au détriment des victimes, voilà ce que propose notre Garde des Sceaux du haut de son 29e rang européen en matière de justice ! Intolérable.

 

Pourquoi ne pas intégrer l’inceste comme un crime spécifique comme au Canada ? Question d’argent tout simplement. Il faudrait multiplier le nombre de cours d’assises par dix si ce n’est plus. Notre gouvernement n’est pas prêt à ça, les banques passent d’abord. Si c’est comme cela pour l’inceste, gageons qu’il en va de même pour toutes les affaires.

 

Ce qui nous convient : la prise en compte des collatéraux (tantes, oncles, frères, sœurs…) dans l’inceste et enfin, la suppression de la notion de contrainte sur l’enfant. Nous regrettons que les cousins ne soient pas intégrés car ils sont tout autant prédateurs que les autres.

 

Nous saluons les propositions de formation, prévention, information et création de centre pluridisciplinaires départementaux bien sûr. Cela répond à une immense attente.

 

Ce qui serait nécessaire en plus ? Un budget pour la recherche car sans recherche comment former et comment soigner ?

 

Nous espérons surtout que cette loi sera la première pierre d’un édifice pour protéger nos enfants de l’inceste. Deux millions de français, autants de conjoints ou d’enfants, de parents proches, d’amis, tous concernés, cela fait du monde, cela fait un fléau de santé publique car tous en souffrent.

 

Isabelle Aubry, Présidente 06 83 23 46 72

 

AIVI
20, rue Edouard Pailleron
75019 Paris
http://aivi.org et http://aivi.org/congres

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