Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Quels sont les tests pour diagnostiquer le handicap mental ?

dessin d'un cerveau très coloré représentant le handicap mental, sur un joli fond montagneux,
Écouter cet article

Le handicap mental est une condition complexe qui affecte les capacités cognitives, sociales et adaptatives d’une personne.

Diagnostiquer ce type de handicap dès le plus jeune âge est important pour mettre en place des stratégies d’intervention efficaces.

Concrètement, qu’est-ce que le handicap mental ? Et comment diagnostiquer un handicap mental ? Existe-et-il des tests à réaliser pour l’identifier ? Quels en sont les signes ?

Réponses dans cet article :

Qu’est-ce que le handicap mental ?

Le handicap mental, selon le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, se caractérise par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif.

Une évaluation par un professionnel des fonctions cognitives révèle un fonctionnement général nettement inférieur à la moyenne. Évaluation réalisée à l’aide d’examens standardisés ou de tests reconnus bien-sûr.

Ces limitations affectent les compétences sociales, conceptuelles et pratiques nécessaires à la vie quotidienne et se manifestent dès le début de la période de croissance.

Selon le degré de l’écart par rapport à la moyenne, le handicap mental peut être classé en :

  • déficience intellectuelle légère (avec un quotient intellectuel entre 50-55 et 70-75),
  • déficience intellectuelle moyenne à sévère (quotient intellectuel entre 20-25 et 50-55),
  • déficience intellectuelle profonde (quotient intellectuel en dessous de 20-25).

Le handicap mental n’est ni une maladie ni un trouble en soi. Il doit être vu comme un statut social. Un statut applicable aux personnes dont le retard mental et les éventuels troubles associés restreignent leurs activités quotidiennes et leur participation à la vie sociale.

Causes et prévalence

Les causes du handicap mental sont variées et souvent complexes. Elles incluent des facteurs génétiques, comme les anomalies chromosomiques (par exemple, le syndrome de Down) et les maladies héréditaires.

Elles comportent également les complications durant la grossesse ou la naissance, telles que la malnutrition maternelle, les infections (comme la rubéole) et la consommation d’alcool ou de drogues pendant la grossesse.

Les traumatismes à la naissance, comme l’hypoxie (manque d’oxygène), peuvent également être des causes importantes d’un handicap mental.

En outre, des infections ou des traumatismes cérébraux survenant dans les premières années de vie peuvent endommager le cerveau en développement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 1 à 3 % de la population mondiale est touchée par une forme de handicap mental.

Les tests pour diagnostiquer le handicap mental

L’importance du diagnostic précoce

Un diagnostic précoce permet de mettre en place des interventions en amont. Cela peut améliorer significativement la qualité de vie des personnes affectées et leur permettre de développer au mieux leurs capacités.

Les principaux tests utilisés

Pour diagnostiquer le handicap mental, il existe différents tests utilisés par les professionnels. En voici quelques-uns, souvent combinés pour un diagnostic certain.

Les tests de quotient intellectuel (QI)

Les tests de QI, tels que le Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC) ou le Stanford-Binet, sont couramment utilisés pour évaluer les capacités intellectuelles générales d’une personne.

Ces tests mesurent diverses compétences, notamment la mémoire, la compréhension verbale et les capacités de raisonnement. Le test est adapté en fonction de l’âge de l’individu.

Ainsi, il existe l’Échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants de 6 ans et 6 mois à 7 ans et 7 mois, la WPPSI-IV.

Puis la WISC-V, l’Échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants et adolescents, de 6 ans à 16 ans et 11mois.

Et enfin, la WAIS-IV, l’Échelle d’intelligence de Wechsler pour les adultes de 16 ans à 79 ans et 11 mois.

Les évaluations comportementales

Les évaluations comportementales se concentrent sur l’observation des comportements et des compétences sociales de l’individu. Des outils comme le Vineland Adaptive Behavior Scales aident à déterminer les capacités adaptatives dans des contextes de vie quotidienne.

Les tests neuropsychologiques

Les tests neuropsychologiques, comme le NEPSY, évaluent les fonctions cognitives spécifiques telles que la mémoire, l’attention et le langage. Ils sont souvent utilisés pour identifier des troubles cognitifs spécifiques liés au handicap mental.

Les tests de développement

Pour les jeunes enfants, il existe des tests de développement, comme l’échelle de Bailey (Bayley Scales of Infant and Toddler Development). Ils sont utilisés pour évaluer les capacités motrices, cognitives, socioémotionnelles, adaptives et langagières. Ces tests sont cruciaux pour une détection précoce des retards de développement des enfants de moins de quatre ans.

La procédure de diagnostic

Outre les pathologies détectées très tôt, un retard de développement observé par les parents ou le personnel éducatif est souvent un signe nécessitant une consultation médicale pour un dépistage.

Le médecin généraliste, ou le pédiatre, effectue d’abord des tests auditifs et visuels pour identifier d’éventuels problèmes.

Ensuite, des examens psychométriques sont réalisés pour déterminer si l’enfant présente une déficience intellectuelle plutôt qu’un trouble spécifique de l’apprentissage (dyslexie, dyspraxie…).

La procédure de diagnostic inclut donc plusieurs étapes : une évaluation initiale par un pédiatre ou un généraliste, suivie de tests spécialisés menés par des psychologues, neuropsychologues ou psychiatres. Une équipe multidisciplinaire est souvent impliquée pour obtenir une évaluation complète et précise.

Les principaux signes de handicap mental

Les signes de handicap mental peuvent varier en fonction de la sévérité et de la nature de la condition. Toutefois, certains indicateurs communs sont présents.

Les caractéristiques cognitives incluent un retard général de développement, affectant des domaines tels que la motricité fine, la communication et la compréhension. Par ailleurs, les personnes peuvent manquer de stratégies cognitives dans la résolution de problèmes et éprouver des difficultés à percevoir, discriminer et encoder les stimuli pertinents. Comprendre rapidement des informations nombreuses et complexes, faire des liens entre les éléments mémorisés et utiliser ce qu’ils ont appris dans différents contextes peuvent également être problématiques. Les concepts abstraits sont souvent difficiles à saisir.

Les caractéristiques fonctionnelles sont également présentes, avec un retard dans l’acquisition de l’autonomie de base et des difficultés à comprendre et à exprimer des informations. Les interactions sociales peuvent être affectées, avec des difficultés à établir et à maintenir une conversation. Un manque de structure et d’organisation dans la réalisation des tâches scolaires, une difficulté à faire des choix et à sélectionner des activités, ainsi qu’une faible persistance face à des tâches exigeantes, sont courants. Les changements de routine peuvent être particulièrement perturbants et suivre les consignes de groupe peut s’avérer difficile.

Les caractéristiques affectives et sociales varient en fonction de l’environnement et des stimulations reçues. Les personnes avec un handicap mental peuvent éprouver des difficultés à comprendre les sentiments et les émotions, souffrir d’un manque de confiance en soi et de motivation personnelle. Ajuster leurs comportements personnels, intérioriser leurs conduites, s’identifier et s’intégrer à un groupe peuvent être compliqué. Le manque d’habiletés sociales est également une caractéristique courante.

Recommandations et ressources

Que faire après le diagnostic ?

Après un diagnostic de handicap mental, il est important de mettre en place un plan de soutien et d’intervention. Cela peut inclure des thérapies comportementales, des programmes éducatifs spécialisés et un soutien familial intensif.

Quelles ressources ?

Il existe de nombreuses organisations et associations qui offrent du soutien aux familles et aux individus concernés par le handicap mental. Parmi elles, on trouve l’UNAPEI, qui offre des ressources et un soutien aux familles. C’est également le cas de l’Association pour le Soutien au Handicap Mental et psychique (Association SHM) ou encore des organismes locaux, comme l’Arche les Trois Fontaines.

Comme tout handicap, la personne ayant un handicap mental, ou sa famille, peut prétendre à des aides de la part de la MDPH. Il s’agit d’aides comme l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), l’allocation aux adultes handicapés (AAH), la prestation de compensation du handicap (PCH)…

Diagnostiquer le handicap mental est une étape vraiment importante dans la vie d’une personne concernée. Il s’agit de lui offrir un soutien adapté et d’améliorer sa qualité de vie. Il est indispensable que les parents, les éducateurs et les professionnels de la santé collaborent étroitement pour surveiller les signes de retard de développement et agir rapidement. La détection précoce, l’évaluation précise et le soutien approprié sont les piliers pour améliorer la vie des personnes avec un handicap mental.

À lire sur Handirect.fr : Mon-parcours-santé pour personnes avec un handicap mental et visuel

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail

Commentaires