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Souffrir pour être belle : Le dicton est-il toujours d’actualité ?

Souffrir pour être belle : Le dicton est-il toujours d'actualité ?
Branly – Spot 2 – PC
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Nouvelle chronique de Véronique Barreau : « Souffrir pour être belle, est-ce toujours d’actualité ? »

« Il faut souffrir pour être belle » : un adage familier adressé et transmis aux femmes depuis des décennies. Aussi commun soit-il, est-il toujours d’actualité et se manifeste-t-il véritablement dans le rapport à soi et dans la recherche de beauté ?

Aux quatre coins du monde, l’histoire des peuples révèle la soumission des femmes à se conformer à une image attendue, basée sur des dictats de beauté, fluctuants au fil du temps et au gré des cultures. Elles ont adopté les corsets, ont connu l’enfer des pieds bandés, les colliers spirales pour allonger le cou, les scarifications du corps et du visage, le blanchiment de la peau ou le débridage des yeux. Des pratiques très souvent synonymes de recherche de féminité, de richesse et de distinction sociale et parfois le symbole fort du pouvoir et du contrôle de l’homme.

Des héritages toujours présents

Dans nos sociétés occidentales, les héritages de la souffrance pour l’esthétique sont encore bien présents : liposuccion pour éliminer l’excès de graisse, augmentation mammaire, injections d’acide hyaluronique pour repulper les lèvres sont autant de petites chirurgies qui ont encore explosé ces mois derniers, en dépit des confinements et de la crise sanitaire. Malmener voire martyriser son corps est devenu pour certaines un véritable rituel : « J’utilise ma machine anti-cellulite toutes les semaines, et je trouve que je m’habitue à la douleur », explique Laurence. À une autre échelle, l’épilation, parfois intégrale, à laquelle chacune s’applique, reste une pratique sensible et contre nature, confirmant l’idée que la beauté se mérite, se travaille, quitte à s’imposer des sensations désagréables régulièrement.

Des rituels et pratiques essentiels pour certaines, qui souhaitent avant tout se valoriser et se vivre belles dans le regard des autres, même si elles doivent souffrir pour cela. La mode et ses tendances n’échappent pas à la règle et imposent aussi parfois leur lot de désagréments physiques : des talons qui pèsent sur le dos, des chaussures inconfortables, des culottes gainantes et ventre plat, des jeans ultraserrés… Là encore, il arrive que l’habitude ou la recherche d’une bonne image de soi soit plus importante que l’inconfort : « Quelqu’un doit m’habiller au quotidien puisque je ne peux pas le faire seule ; certains vêtements ne sont pas du tout pratiques à enfiler, mais même si j’ai un peu mal, j’aime finalement les porter de temps en temps parce qu’ils me plaisent et que je me sens jolie avec », confirme Sarah. « Pour la beauté, j’ai abimé pendant des années ma peau et mes cheveux, à force de maquillages et colorations capillaires répétées », explique Laury, ancienne mannequin.





La recherche de confort et de bien-être gagne du terrain

Si les pratiques pour être belles restent parfois soumises à un malmenage où le fait de souffrir est accepté, d’autres courants favorisant le bien-être, la douceur et le respect du corps, se développent aussi nettement depuis plusieurs années. La tendance du face sculpting, cette méthode de massage et de stimulation de la peau en ait un parfait exemple : grâce à une approche douce et naturelle, on stimule, lisse, décongestionne pour se mettre en beauté. La recherche du confort et du bien-être est tout autant recherchée lorsqu’il s’agit d’habillage : le secteur de la mode mise de plus en plus sur des créations à la fois stylées et agréables à porter (textiles doux, respirants, formats xxl, baskets de ville…) et les marques de vêtements adaptés ne cessent de voir le jour (coupes adaptées aux positions assises, facilement enfilables…).

Les femmes elles-mêmes s’orientent de plus en plus vers des pratiques plus naturelles. Pour respecter son corps tel qu’il est et arrêter de freiner cette lutte perpétuelle contre nature, Carole a choisi de ne plus s’épiler : « Je ne m’épile plus depuis 4 ans, d’abord parce que c’est très gênant pour moi, je ne peux pas le faire seule et les esthéticiennes ne savent souvent pas comment agir quand elles me voient arriver en fauteuil … j’ai peu à peu réappris à aimer mon corps avec des poils ». Une approche plus proche de sa nature propre et sans soumission au principe de douleur. Un véritable travail sur soi, nécessitant une force intérieure suffisante pour s’affranchir de codes de beauté très ancrés et assumer ce choix d’agir à contre-courant.

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