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Spectacle sur la sclérose en plaques : Anne-Alexandrine Briand – Double A

Spectacle sur la sclérose en plaques : Anne-Alexandrine Briand
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Découvrez l’histoire et le spectacle sur la sclérose en plaques d’Anne-Alexandrine Briand, et son humour de malaaade !

Par Caroline Lhomme. Anne-Alexandrine Briand, 31 ans, est une jeune femme atteinte de deux pathologies : une dystonie myoclonique* et la sclérose en plaques depuis dix ans. Sur scène, elle devient Double A et porte avec courage un spectacle sur la sclérose en plaques à travers un one-woman-show. Une manière de rire de la maladie chronique et son lot de galères. 

Ses yeux pétillent de malice derrière ses épais cheveux sombres. De son élocution assez particulière due à la maladie, elle se raconte avec franchise et une pointe d’amusement. Anne-Alexandrine a 20 ans quand on lui diagnostique cette maladie. Dix ans plus tard, elle a pris le parti d’en rire : « Le rire est une arme redoutable « , confie-t-elle. Double A, son nom de scène, sait de quoi elle parle. Elle souffre également d’une autre maladie : la dystonie myoclonique.

Cette ex-avocate a tout plaqué pour monter son spectacle avec l’aide de Benjamin, son mari. Il a fallu du courage à Anne-Alexandrine pour mettre en avant ce que d’autres malades s’efforcent de cacher.

Suractive, malgré la fatigue
Sur les planches, Double A a su s’affranchir du handicap. Mais dans ses gestes quotidiens, la maladie l’a rattrapée : « Avant, je travaillais, je faisais du sport, je sortais avec mes amis… Mais aujourd’hui, je dois tout planifier », explique-t-elle. À cause de ses tremblements, impossible pour elle d’ouvrir une bouteille, de cuisiner… Mais elle peut compter sur ses amis. Après une septicémie qui a failli lui être fatale, Anne-Alexandrine se dit que la vie est  trop courte et décide de : devenir humoriste. « C’est une chose d’amuser ses amis et son entourage, une autre de faire rire un public surtout en lui parlant de fuites urinaires. Si je n’avais pas osé franchir le pas, je n’aurais jamais su si j’en étais capable.





Monter sur scène n’est pas une thérapie. Alors quand à l’âge de 20 ans, on m’a diagnostiqué une sclérose en plaques quatre mois après les premiers symptômes de diplopie, j’ai presque été rassurée de mettre un nom sur la maladie. Mais si je n’avais pas pris le parti d’en rire, la vie serait vite devenue difficile ». La jeune femme a étudié le droit en province, puis elle est venue à Paris pour obtenir son diplôme d’avocat. Spécialisée dans le droit du travail, j’ai exercé pendant cinq ans. Mais les poussées de sclérose en plaques, trois par an, la fatiguaient de plus en plus. Le déclic pour la scène est venu avec les cours de théâtre. « En 2013, je m’inscris aux cours de Paolo Ferrandino, metteur en scène. J’accroche très vite. Il m’aide à ne plus me cacher. À ne plus avoir honte de mes mains traversées de mouvements incontrôlables. Mais la Sep ne me lâche pas. »

En 2015, elle écrit un premier sketch sur cette pathologie pour le concours d’humoristes, “Le Talent de Ménilmontant”. Je finis troisième sur soixante-quinze candidats, galvanisée par l’enthousiasme du public. L’année suivante, je présente le plateau d’humoristes Sep+Drôle, un rendez-vous caritatif annuel Confortée par ces premières expériences, elle écrit son premier one-woman-show. L’idée est d’aborder tout ce qu’on vit quand on souffre d’une affection chronique et invalidante : les troubles cognitifs, visuels, sexuels. Jusqu’à cette horrible blouse dont on affuble les malades sous prétexte que c’est plus pratique pour les soignants ! Les séjours à l’hôpital se succèdent. Je contracte deux septicémies. Il est plus que temps de jouer mon spectacle. »





L’humour pour mettre la maladie à distance
Les premières représentations de son spectacle sont encourageantes. « Je teste mon humour en direct. J’entends le public qui réagit. Il faut les entendre hurler de rire quand j’enlève, façon strip-tease, ma culotte pour les fuites urinaires ! »

« Je fais aussi passer des messages sur la Sep, encore très méconnue du grand public. »
Anne Alexandrine rosit un peu en avouant qu’elle a rencontré son époux sur internet. Et Benjamin Danet n’est pas seulement son mari, mais aussi son producteur, son metteur en scène : « Il me soutient, me conseille dans cette incroyable aventure. » Il raconte : « Nous nous sommes connus par l’intermédiaire d’un site de rencontre, puis retrouvés à Paris lorsque j’y suis retourné. Anne-Alexandrine m’a informé dès le début de ses maladies. »

Après plusieurs allers-retours entre le Canada et la France, ils finissent par véritablement vivre ensemble en 2014, au moment où Anne-Alexandrine fait sa première septicémie. Benjamin a donc pris en charge les tâches quotidiennes. « Elle a de la chance : j’aime beaucoup repasser ! », rit-il…

Pour l’avenir Anne-Alexandrine continue sa tournée avec son spectacle sur la sclérose en plaques : Spectacle de MalAAde en province : à Ramatuelle, à Chartres. Des dates à venir sur Rouen, St Brieuc, Toulouse et Paris.
L’écriture d’un nouveau spectacle est en cours. Concernant le sujet je garde la surprise, rit-elle.

 * La dystonie myoclonique est une maladie rare qui reflète un mauvais contrôle des mouvements par le cerveau, entraînant des contractions anormales des muscles.

Caroline Lhomme

 En photo : Anne-Alexandrine Briand © Matthieu Renault

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