UNEA et travail adapté : 5000 postes en plus, l’Union Nationale des Entreprises Adaptées y croit !
Entretien avec Sébastien Citerne, directeur général de l’ UNEA. L’Union Nationale des Entreprises Adaptées se bat sur de nombreux fronts pour faire évoluer la situation du secteur protégé et du travail adapté adapté, créer de l’emploi et de l’activité économique pour ses adhérents. Ce secteur souffre encore de nombreux préjugés, malgré le formidable chiffres d’affaires qu’il génère dans de nombreux secteurs, et les dizaines de milliers d’emplois qu’il créé et peut encore créer si le gouvernement français et le parlement européen veulent bien lui prêter l’oreille.
Vous avancez sur plusieurs lignes de fronts dont un projet européen, pourriez-vous nous en dire plus ?
Effectivement, nous travaillons sur un projet qui a pour objectif de scanner le modèle économique de l’Entreprise Adaptée afin de faire naître des solutions de travail adapté qui permettront son développement et sa viabilité. Nous regardons aussi de près l’intervention de l’État et les aides au poste dans lesquelles les Entreprises Adaptées ne pourraient pas fonctionner. En collaboration avec la confédération Espagnole CONACEE (confédération espagnole des Entreprises Adaptées), nous avons mis en œuvre un programme ambitieux qui a pour objectif la valorisation des entreprises adaptées en tant que solution d’emploi durable pour des personnes handicapées. Nous nous sommes réunis le 20 septembre dernier avec l’ensemble des associations qui participent à cette réflexion. Je remercie d’ailleurs l’ensemble des intervenants de chacune des confédérations CONACEE, FEBRAP, EWETA, GROEP MAATWERK, BAG IF, UNEA, ainsi qu’aux représentants des entreprises Société Générale et Airbus Group, et aux Agences de Lobbying Alienor Eu et Com’publics. Un merci particulier à l’intention de Rachid Zamani de la Scop Co-Savoirs pour la parfaite préparation et l’animation de cette journée.
Nous avons validé ensemble au cours de cette journée le fait que notre mission d’inclusion est de parvenir à émanciper un maximum de citoyens européens en situation de handicap et ce par l’entrepreneuriat, l’emploi durable et le travail adapté. Plusieurs points sont ressortis comme fondamentaux pour sensibiliser le Parlement Européen à notre engagement. Rendre notre modèle d’entreprise plus visible, montrer notre impact socio-économique, obtenir la reconnaissance de notre modèle par les institutions européennes, échanger entre nous autour de bonnes pratiques telles que : – La mise en place d’un observatoire des métiers et des compétences – en accompagnant les grandes entreprises européennes pour les aider à identifier les entreprises inclusives et entreprises adaptées des confédérations participantes. Nous prévoyons une première réunion en janvier avec des représentants du parlement Européen. Dans la perspective des prochaines orientations économiques de la politique Européenne sur l’emploi, nous voulons êtres pris en compte. Cela nous demande d’effectuer du lobbying de manière intensive auprès des députés européens. Chaque partenaire de chaque pays pèse dans la balance car les députés sont très sollicités.
Vous vous activez aussi sur un front non moins nécessaire et important, puisqu’il s’agit de la création de 5000 postes en Entreprises Adaptées. Qu’en est-il ?
Le Président Froger a présenté et défendu la nécessité d’un nouveau contrat quinquennal entre l’État et le secteur du travail adapté qui permettra la création de 5000 emplois en 5 ans dans les Entreprises Adaptées. « Ce contrat de développement responsable et performant du secteur adapté est un engagement fort que l’État donnerait aux dirigeants. Il prouverait que l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés est une préoccupation majeure et un enjeu fort pour l’État. Ce qui, à l’approche des élections serait un signe politique important pour le secteur protégé et adapté. Ce contrat nous permettrait d’avoir une vision à plus long terme et de poursuivre ainsi notre dynamique de création d’emplois ». C’est un enjeu capital pour nous. Je rappelle que nous avons créé 10 000 postes en CDI et CDD depuis 2011, nous sommes dons très proactifs. Nous n’attendons pas uniquement des aides de l’état. Les Entreprises Adaptées ont contractualisé plus de 800 CDI et plus de 700 CDD de plus de 6 mois avec des personnes en situation de handicap pour l’année 2014. Les chiffres 2015 seront bientôt connus. Si l’État consent à financer des aides au poste pour 500 places, nous sommes capables de générer grâce à cela encore 10 000 CDD ou CDI. La rentabilité d’une telle opération n’est donc pas à prouver. Le problème qui se pose c’est que le gouvernement craint que ce financement de 500 aides au poste se pérennise sans avoir l’assurance de pouvoir maintenir cette dépense. C’est très frustrant car le budget global du handicap pour le STPA ne représente que 1%. Pourquoi faut-il donc sans cesse rappeler le formidable retour sur investissement que nous produisons, la valeur ajoutée sociale que cela génère et le développement des compétences que cela permet. Nous sommes un super outil sous-utilisé. Nous espérons vivement signer cet engagement de l’État avant les élections, car ensuite il faudra repartir pour une année d’attente.