Culture Loisirs Vacances Rhône-Alpes : Des vacances pour tous, y compris avec un handicap !
Dans le cadre de notre dossier tourisme, nous avons rencontré Annick Reynaud, coordinatrice de développement du Pôle Ressource handicap sur la partie enfance jeunesse dans le département de l’Isère, et Bastien Martin, coordinateur des séjours enfance et classes découvertes qui proposent des vacances pour tous et accueillent des enfants en situation de handicap. Ils nous font découvrir le champ d’action de cette association qui propose des séjours de vacances inclusifs.
Annick Reynaud, pouvez-vous nous présenter le Pôle Ressource Handicap Enfant Jeunesse de l’Isère ?
Ce pôle Ressource agit uniquement sur le département l’Isère. Il a pour mission de faciliter et de développer l’accueil des jeunes en situation de handicap dans le milieu ordinaire, telles que les activités périscolaires, extrascolaires et les séjours de vacances. Nos publics se situent dans une tranche d’âge entre 3 ans et 18 ans (21 ans pour les personnes en situation de handicap). Notre finalité, c’est de rendre le « milieu ordinaire » inclusif en favorisant et développant l’accueil des enfants et jeunes en situation de handicap dans les lieux d’accueil petite enfance, périscolaires, de loisirs et les séjours de vacances en Isère.
Bastien Martin, en quoi consiste les séjours que vous organisez ?
Depuis la création de notre association, le fait de rendre nos séjours accessibles à tous fait partie de notre projet éducatif. Mais nous portons nos efforts sur les enfants en situation de handicap jusqu’à 21 ans. Nous ne proposons que des séjours ouverts à « TOUS » sans aucune limite à l’inscription en termes de nombre de places, bien que nous soyons limités dans l’accueil de certaines pathologies à cause de soins médicaux indispensable et de l’accessibilité des locaux. Mais tous les jeunes, quelle que soit leur situation sont accueillies. Lors des inscriptions aux séjours de vacances, le pôle ressource accueille les familles pour permettre la mise en œuvre de l’accompagnement et adapter certaines activités si besoin. Certains enfants ont besoin d’un animateur référent pour les accompagner dans les gestes de la vie quotidienne et nous devons pour cela recruter des animateurs expérimentés.
Nous faisons en sorte de respecter les habitudes et rituels de l’enfant à certains moment-clés de la journée, tels que les repas, la toilette, le coucher… c’est ce qui rassure les familles sur le bien-être et la sécurité de leur enfant.
Quel est le profil des vacances que vous proposez à tous et aux personnes en situation de handicap ?
À l’issue des séjours, les équipes font un bilan détaillé du séjour pour comprendre les étapes de la sociabilisation de l’enfant, ce qui est la finalité de notre travail.
Ceci nous permet aussi de pouvoir mieux sensibiliser l’ensemble des intervenants sur un séjour, tout comme les autres enfants. Cette mixité est très bénéfique pour les enfants et amènent certains à développer une forme de responsabilité vis-à-vis des plus jeunes d’entre eux en situation de handicap. C’est d’autant plus important que les hébergements sont de type colonie, en dortoir de 3 à 6 enfants par chambre, cela implique la sociabilisation que nous recherchons.
Nous proposons des séjours qui vont d’une à deux semaines durant les périodes de vacances scolaires. Selon la thématique du séjour, le nombre d’enfants varie de 10 à 20 et parfois bien au-delà. À la Toussaint 2020, nous avons accueilli 80 enfants.
Les enfants en situation de handicap représentent 20 à 25% des effectifs et font aujourd’hui systématiquement partie de nos séjours. Les formes de handicap que nous rencontrons sont très variées : trouble autistiques, troubles du comportement, trisomie 21, handicap moteur… Les plus représentatifs sont les jeunes qui souffrent d’un trouble du comportement avec hyperactivité.
Quel est le coût ?
Nous avons pour principe de ne jamais dépasser les 500€ par semaine, ensuite cela dépend des activités. Le surcoût des animateurs référents handicap est quant à lui financé par la JPA (Jeunesse en Pleine Air) majoritairement.
Il n’est pas question de créer une discrimination sur le prix, aussi nous activons tous les leviers possibles pour trouver des financements qui vont compenser les surcoûts liés à la prise en charge d’enfants en situation de handicap. Pour cela nous avons de nombreux partenariats, notamment avec l’ANCV, la fondation Orange Autisme, les départements, la CAF, ALEFPA…
Est-ce que ça marche vraiment ?
Nous faisons face à des demandes de plus en plus nombreuses, au point que nous sommes contraints de refuser des enfants, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’en 2018. C’est en réalité la capacité du centre qui définit le nombre d’enfants présents, mais nous ne fixons pas de quota maximum pour les enfants en situation de handicap. Les inscriptions se font par ordre d’arrivée et débutent par un contact téléphonique venant de la famille ou de structures qui demandent si l’enfant pourra être accueilli. C’est pour nous l’occasion d’en savoir un maximum sur les besoins individuels de l’enfant, ce qui n’est pas simple car ils craignent qu’en donnant trop de détails sur le handicap de l’enfant, il ne soit pas accepté, par exemple si l’enfant n’est pas « propre ». Or pour nous c’est banal et c’est l’occasion de l’aider à progresser au cours du séjour. C’est notre métier et si besoin nous avons la capacité de contacter les responsables légaux.
Pratique
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