Violences sur les personnes en situation de handicap : comment accompagner les victimes ?

L’association Coactis santé propose une fiche-conseils sur les violences sur les personnes en situation de handicap. Elle propose des leviers d’actions pour les professionnels de santé.

Que faire lors de suspicions de violences sur un patient en situation de handicap ? L’association Coactis santé met gratuitement à disposition une fiche-conseils sur les violences faites aux personnes en situation de handicap, destinée aux soignants. La fiche s’attarde en particulier sur les violences conjugales et sexuelles. Cette fiche-conseils propose des leviers d’actions pour les professionnels de santé dans le but de mieux accueillir, soigner et orienter les patients en situation de handicap victimes de violences.

Dans sa fiche, l’association Coactis santé alerte sur la situation des femmes en particulier. D’après eux, la situation de handicap accroît le risque de violences. Toujours d’après Coactis santé :

• en Europe, 4 femmes en situation de handicap sur 5 subissent des violences et/ou maltraitances de tout type ;
• 35 % des femmes en situation de handicap subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des femmes dites valides ;
• près de 90% des femmes avec un trouble du spectre de l’autisme déclarent avoir subi des violences sexuelles, dont 47% avant 14 ans ;
• 27% des femmes sourdes ou malentendantes déclarent avoir subi des violences au cours de leur vie ;
• en revanche, l’association déplore le peu d’informations concernant les hommes en situation de handicap.

Un accompagnement des victimes en 3 étapes

La fiche-conseil de Coactis santé met en avant les bons comportements à avoir avec les patients et donne quelques conseils pour être attentifs à ces situations. Par exemple, elle propose plusieurs questions à poser aux patients dès lors qu’ils se retrouvent seuls avec le soignant, ou dresse une liste d’associations et de numéros à contacter par le professionnel de santé ou la victime. Concrètement, l’accompagnement se fait en trois étapes :

1. Ecouter et croire la victime.
2. Remplir un certificat médical ou une attestation, qui permettent à la victime d’engager des poursuites judiciaires.
3. Orienter : Coactis santé propose plusieurs solutions en fonction des situations.

En France, que fait-on contre les violences sur les personnes en situation de handicap ?

Si les associations appellent régulièrement l’État à agir concernant les violences sur les personnes en situation de handicap, la Première ministre Elisabeth Borne proposait un début de réponse le 8 mars dernier avec son plan quinquennal pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Par exemple, le gouvernement souhaite mettre en place la création d’outils de signalement adaptés ainsi qu’un accès facilité aux soins gynécologiques, grâce au dispositif Handigynéco. Ce dernier permettrait de faciliter l’intervention de sage-femme auprès des patientes. En plus de cela, le gouvernement souhaite proposer des ateliers de sensibilisation au consentement, à la vie affective et sexuelle.

Concernant l’accompagnement des personnes en situation de handicap qui subissent des violences sexuelles, Elisabeth Borne propose également de « développer un module de formation à destination des aidants et des personnes en situation de handicap sur les VSS et la notion de consentement » mais également d’accompagner les autres acteurs qui pourraient être confrontés à ces situations avec « une formation des policiers et gendarmes, dans l’Education nationale et dans le secteur médico-social pour détecter les signaux faibles, recueillir les témoignages, notamment des personnes non verbales. »

Quelques numéros utiles…

• 114 / https://www.info.urgence114.fr/ : numéro d’appel d’Urgences pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques
• 01 40 47 06 06 / [email protected] : écoute violences femmes handicapées FDFA
• 3919 : violences femmes info. Ce numéro d’écoute national est destiné aux femmes victimes de violences et à leur entourage ainsi qu’aux professionnels concernés. Anonyme et gratuit, accessible via un interprète en LSF.

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