Écouter cet articleDes nuits ouvertes sur le monde : nous sommes capables de répondre aux sollicitations extérieures tout en dormant. Notre sommeil n’en fait-il qu’à se tête !
De récentes recherches menées en collaboration entre l’Inserm, le CNRS, Sorbonne Université, et l’AP-HP à l’Institut du Cerveau et le Service des pathologies du sommeil de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, remettent en question nos conceptions traditionnelles du sommeil. Les résultats de cette étude, publiée dans la revue Nature Neuroscience, révèlent que la frontière entre la veille et notre sommeil est plus floue que jamais.
Selon les chercheurs, les individus sans troubles du sommeil peuvent, en dormant, percevoir et réagir à des informations verbales, indiquant que des « fenêtres de connexion » avec le monde extérieur s’ouvrent sporadiquement tout au long du sommeil. Cette découverte ouvre des perspectives passionnantes pour mieux comprendre l’activité mentale pendant le sommeil.
Des Connaissances Essentielles
Le sommeil, un phénomène complexe, comporte des états intermédiaires entre veille et sommeil. La compréhension de ces états est cruciale pour aborder des problèmes tels que le somnambulisme, la paralysie du sommeil, les hallucinations, et bien d’autres troubles liés au sommeil.
Actuellement, pour distinguer les différents stades du sommeil, on se base sur des indicateurs physiologiques simples. Cependant, ces mesures ne capturent pas pleinement l’expérience du dormeur. Une approche plus fine est nécessaire pour évaluer le niveau de vigilance.
Une Exploration Inédite
L’équipe de recherche a impliqué des participants sans troubles du sommeil et des narcoleptiques, qui sont sujets aux rêves lucides. Ils ont passé des tests verbaux pendant leur sommeil, tout en étant surveillés par polysomnographie.
Les résultats sont fascinants : la plupart des participants, y compris ceux sans troubles du sommeil, ont réussi à répondre aux stimuli verbaux tout en restant endormis. Ces moments d’interaction avec le monde extérieur étaient annoncés par des signaux physiologiques spécifiques.
Des Implications Passionnantes
Ces découvertes pourraient révolutionner la manière dont nous comprenons le sommeil. La possibilité de communiquer avec des dormeurs ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les processus cognitifs pendant le sommeil.
La prochaine étape consistera à déterminer comment ces « fenêtres de connexion » sont liées à la qualité du sommeil et si elles peuvent être exploitées pour améliorer les troubles du sommeil ou faciliter l’apprentissage. Des techniques de neuroimagerie avancées seront essentielles pour une compréhension plus approfondie de ces mécanismes.
Cette découverte révolutionne notre vision du sommeil, un état qui s’avère plus actif et ouvert au monde que nous l’imaginions.
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