Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Précarité des personnes vivant avec des troubles psychiques

troubles psychiques le baromètre de l'UNAFAM
Écouter cet article

Accès aux soins, à l’accompagnement, à l’emploi : L’Unafam tire la sonnette d’alarme sur le non-respect des droits des personnes vivant avec des troubles psychiques et de leurs aidants en France

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, l’Unafam dévoile les résultats de la 4ème édition de son baromètre consacré à la santé mentale et aux troubles psychiques. Cette année, parmi les plus de 4 300 répondants, figurent pour la première fois des personnes directement touchées par un trouble psychique. Ces résultats mettent en évidence une réalité préoccupante : 85% des répondants estiment que leurs proches rencontrent des difficultés pour accéder à au moins l’un de leurs droits fondamentaux, tels que l’accès aux soins, à l’accompagnement et à l’emploi.

Les Chiffres clés de 2023

  • 64% des répondants signalent que l’accès à un psychiatre ou à un psychologue est difficile.
  • 44% des répondants ont été interdits de visites à leur proche hospitalisé.
  • 60% des répondants affirment que leur proche n’a pas été assisté par un professionnel lors de sa demande d’aide auprès d’une Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
  • 69% des répondants estiment que les maladies psychiques sont stigmatisées et anxiogènes dans les médias.

Accès et suivi des soins : Les droits des citoyens patients non respectés
Aujourd’hui, les personnes atteintes de troubles psychiques continuent d’être discriminées dans leurs parcours de soins, en comparaison avec d’autres pathologies. Le manque de moyens et les disparités géographiques en matière de psychiatrie entraînent des prises en charge insuffisantes et des ruptures dans les parcours, laissant les patients et leurs familles désemparés.

64% des aidants indiquent qu’il est difficile d’accéder à un psychiatre ou à un psychologue, une constatation partagée par 58% des personnes atteintes elles-mêmes. Le sous-financement de la psychiatrie ne se limite pas seulement à restreindre l’accès aux soins, il compromet également la qualité de la prise en charge des patients. 83% des répondants font état de difficultés significatives lors de la prise en charge de leur proche.

Dans près de 60% des cas, les patients ont été soumis à des mesures d’isolement, tandis que dans 30% des cas, des mesures de contention ont été appliquées. Ces chiffres suscitent des inquiétudes, notamment au regard de la législation et des bonnes pratiques établies par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Une maladie se soigne, un handicap se compense
En conséquence du manque de soutien par des structures appropriées (60% des répondants signalent que leur proche n’a pas été accompagné par un professionnel lors de sa demande d’aide auprès d’une MDPH), ce sont aujourd’hui les familles des personnes atteintes de troubles psychiques qui fournissent l’assistance, tant sur le plan de l’accompagnement que sur le plan financier. En effet, 71% des répondants déclarent apporter un soutien financier à leur proche, et pour 40% d’entre eux, cela entraîne des difficultés économiques.

Bien que le nombre de bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) ait augmenté selon le baromètre, l’injustice persiste en ce qui concerne la répartition des différents taux d’incapacité accordés. En effet, le nombre de personnes bénéficiant d’un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80% a diminué de 11 points par rapport à 2022. Par conséquent, les personnes atteintes de troubles psychiques restent dans une situation de grande précarité.

Une citoyenneté entravée
Marginalisées sur le marché de l’emploi, dans le domaine du logement, et dans le système éducatif, les personnes atteintes de troubles psychiques sont exclues des éléments qui contribuent à leur autonomie et, par conséquent, à l’exercice complet de leur citoyenneté. Pour les répondants, qu’ils soient aidants ou personnes atteintes, les trois droits les plus difficiles d’accès sont sans équivoque :

  • Le droit à l’accès et au maintien de l’emploi.
  • Le droit à l’accès aux soins.
  • Le droit à l’accompagnement (Services d’Accompagnement à la Vie Sociale, Services d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés, Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile, Prestation de Compensation du Handicap, etc.).

Au-delà du manque de soutien, cette difficulté d’accès aux droits découle également de la persistance de préjugés à l’égard des troubles psychiques. Ces préjugés alimentent la stigmatisation et l’isolement des personnes et de leur entourage. Le baromètre révèle que 69% des aidants estiment que les médias abordent les maladies psychiques de manière stigmatisante et anxiogène.

Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam, déclare : « Notre baromètre 2023 démontre que l’État français n’a pas encore pris la mesure des besoins. Des droits fondamentaux sont toujours bafoués. Nous appelons à une accélération du changement, qui doit s’opérer à l’échelle nationale, afin que les personnes atteintes de troubles psychiques et leurs familles puissent vivre dignement, en harmonie avec leurs aspirations. »

Télécharger les baromètres complet :

A lire aussi :

La Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées arrive à grand pas !

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail

Commentaires