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Paralympiques 2016: Comme un poisson vers Rio #4

David Smétanine paralympiques 2016
Branly – Spot 2 – PC
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Par Hélène Morisseau. À l’occasion des Jeux Paralympiques 2016, le nageur David Smétanine, 41 ans, participe à ses quatrièmes Olympiades à Rio. C’est l’un des sportifs français handis les plus titrés et une personnalité au charisme débordant.

Lors du Championnat de France 2016, c’est l’élite de la natation qui s’est retrouvée à Montpellier, valides et handis. Le 30 mars, David réalise les minima sur deux cents mètres (nage libre) et obtient sans trop de surprise son ticket pour les Jeux Paralympiques 2016. On ne ressort pas indemne d’une interview avec ce sportif. Il parle intensément de sa discipline, de ses rencontres, des endroits qui l’ont marqué, des grandes épreuves de natation qu’il revit à fond. On n’a plus envie de l’arrêter tellement on le sent passionné, terriblement vivant. Avec une vitesse de parole très intense, il nous emporte loin et distille son énergie qui semble inépuisable.

L’accident de voiture qui l’a privé à l’âge de vingt-et-un ans de l’usage de ses jambes, il l’évoque peu, davantage tourné vers l’avenir. Il ne lâchera rien lui qui a grandi dans une culture sportive. « J’ai repris le chemin des bassins et l’entraînement assez rapidement. La natation m’a permis de retrouver mon identité, la mienne. » Cette envie de plonger dans le sport de haut niveau, il avait eu le déclic avant son accident en 1992, en suivant les Jeux olympiques d’été de Barcelone. L’interview du nageur italien Luca Sacchi par Nelson Monfort le marque alors profondément. « Cela m’a donné envie d’aller vers le haut niveau. » Son handicap ne l’arrête pas dans son élan. Après des années d’entraînement où il doit apprendre à nager autrement et avec persévérance, il obtient des résultats. Il enchaîne alors les compétitions nationales et internationales.





À ce jour, son palmarès reste impressionnant : si l’on s’en tient aux seuls Jeux paralympiques, il décroche une médaille de Bronze à Athènes (2004), deux médailles d’or et deux médailles d’argent à Pékin (2008) et deux médailles d’argent et une médaille de bronze à Londres (2012). Il sait qu’il doit travailler dur pour rivaliser avec les jeunes pousses de la natation mondiale. « À Rio, mon objectif est le podium. Le titre va être difficile à obtenir. Le niveau est très élevé. J’ai huit médailles olympiques, j’en voudrais dix », affirme David. Il s’entraîne comme un forcené avec le groupe des valides de son club du NC ALP’38. Partager les séances avec les sportifs valides c’est selon lui obligatoire pour avancer et se maintenir à ce niveau « même si j’ai une ligne d’eau pour moi », plaisante le Grenoblois. Il cumule entre sept et huit séances dans l’eau et puis trois séances de musculation (environ une vingtaine d’heures par semaine). Comment explique-t-il sa longévité au plus haut niveau ? « L’expérience joue, notamment sur le plan technique. Et puis il y a le travail, la qualité des entraînements, la préparation physique, l’entourage et surtout la récupération », énumère David. Avec tout cela, j’essaye de compenser par rapport à mon âge ».

On connait la dureté de ce sport et David n’échappe pas aux remises en question, aux mauvais jours. Dans ces moments difficiles, à l’entraînement ou en compétition, il repense aux Jeux de Pékin qui ont été ceux de sa consécration pour l’aider à se surpasser une nouvelle fois. En dehors du sport, il trouve son équilibre dans les hauteurs de Grenoble auprès de sa compagne. Il est également très impliqué dans le monde politique (conseiller régional de la Région Rhône-Alpes depuis décembre 2015), sportif et paralympique. Il fait ainsi partie du Comité des Athlètes de Paris 2024. Avec le judoka Teddy Riner, l’escrimeuse Laura Flessel, le handballeur Thierry Omeyer et d’autres sportifs, il participera à toutes les étapes du projet pour l’organisation des jeux olympiques et paralympiques d’été à Paris. Il est aussi consultant et développe son activité de coaching en entreprise. Les journées sont toujours très occupées mais la priorité reste l’entraînement, logique à quelques mois de l’échéance olympique. David montre un peu de fragilité quand on évoque sa retraite sportive. « C’est très difficile de me dire que je vais arrêter. J’ai eu peur il y a deux ans après une grave blessure et puis je suis revenu à mon meilleur niveau. Je ne mets pas de barrières : Championnat du monde en 2017, Jeux de Tokyo en 2020… Je n’ai jamais été au Japon, cela m’attire aussi », avoue David. Participer à de nouveaux Jeux au pays du Soleil-Levant, il s’y voit déjà un peu…





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