Par notre partenaire Sport et citoyenneté. Le 29 novembre dernier, plus de 300 personnes ont assisté à la 2e édition des « Débats du Sport Solidaire » sur le thème du sport féminin. Un événement initié par la Fondation d’entreprise FDJ et le Think Tank Sport et Citoyenneté.
Au programme de cette conférence organisée à Sciences Po Paris, des témoignages de champion-ne-s et d’expert-e-s ainsi que de plusieurs annonces pour encourager le développement du sport féminin.
« Quand les choses progressent il est important de s’en réjouir et de le dire. Les chiffres du sport féminin augmentent, le répéter fait que ces données s’inscrivent plus durablement dans les esprits. Pourtant nous sommes encore en retard, ce qui fait de cette thématique un combat éminemment politique ». Ces mots du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner prononcés en clôture de cette soirée résument parfaitement la situation du sport féminin. Des avancées notables depuis une dizaine d’années – augmentation des taux de pratique, de l’intérêt du public et des médias – mais de nombreux challenges qui restent encore à relever pour faire du sport une activité sociale bien plus mixte, à tous les niveaux.
Une récente enquête menée par l’Institut TNS Sofres pour le compte de la Fondation FDJ révèle en effet plusieurs caractéristiques sur la place du sport féminin en France. D’après cette étude, le manque de temps et le rythme de vie sont considérés comme les deux principales contraintes à la pratique sportive. On s’aperçoit ainsi que les femmes s’orientent plutôt vers du sport hors structure (running, fitness), qui a l’avantage de permettre une pratique plus flexible.
On constate aussi un peu partout un décrochage sportif à l’adolescence (16-18 ans), chez les hommes comme chez les femmes, bien que cela soit beaucoup plus marqué chez ces dernières. La scolarité, les contraintes attenantes (temps, coût) sont les premiers facteurs d’abandon. Un élément dont a pleinement conscience Laurent Petrynka, Directeur National de l’UNSS. « L’adolescence est un âge critique, c’est au lycée que la majorité des jeunes arrête le sport. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une course appelée « La Lycéenne », dont la première édition se déroulera le 8 mars 2017, à l’occasion de la Journée internationale des femmes ». Cet événement se tiendra sur les Berges de Seine à Paris et pourra être transposé sur l’ensemble du territoire.
Ce décrochage peut aussi s’expliquer par des questions liées à la représentation du corps et à l’estime de soi. Sur ce dernier point, la rareté des modèles auxquels les jeunes filles peuvent s’identifier peut renforcer ces sentiments. « La médiatisation de l’Équipe de France de Boxe aux Jeux de Rio a permis à beaucoup de femmes de pousser la porte des salles, confirmait ainsi Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe à Rio et témoin privilégiée de ce débat. On retrouve chez ces jeunes filles l’envie de tenter l’expérience, ce qui est un premier pas nécessaire vers une pratique durable. »
Envisager le sport comme un outil
Les défis à relever et les leviers d’action possibles ne sont pas les mêmes selon que l’on s’adresse aux jeunes filles en milieu scolaire, aux mères de famille, à celles habitant en zone rurale ou dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Pour ces dernières par exemple, l’un des leviers possibles consiste à développer le goût pour l’activité physique, et cela fonctionne notamment quand le sport est associé à d’autres domaines (activités culturelles, soutien scolaire, groupes de parole…).
Les clubs et structures sportives doivent aussi offrir une palette d’activités qui soit la plus large possible. D’importants efforts ont été effectués en ce sens, à l’image des plans de féminisations des fédérations sportives. « Ces plans ont été un coup de pouce pour faire comprendre l’intérêt d’investir sur le sport féminin. Aujourd’hui cela fonctionne puisque 89 plans ont déjà été mis en place au sein des fédérations », soulignait Marie-Françoise Potereau, Conseillère interfédérale chargée de la féminisation des fédérations sportives au Ministère des Sports et Présidente de l’association Femix’Sports. Cette association poursuivra d’ailleurs cette mission l’an prochain avec le soutien de FDJ, en formant une vingtaine de jeunes en service civique qui seront mis à la disposition des fédérations pour développer des plans de mixité. L’un des axes de ces plans sera de favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les instances dirigeantes, alors même qu’une seule femme préside aujourd’hui une fédération olympique en France. Des efforts qui doivent porter vers la nouvelle génération, à l’image du programme « Jeunes Officiels, vers une génération responsable » de l’UNSS qui compte 52% de filles. « Nous nous sommes inspirés de ce programme pour former la jeunesse de demain, a expliqué Marie Barsacq, Directrice Impact Héritage de Paris 2024. L’accès des femmes aux postes à responsabilité est l’un des points de réflexion importants de la candidature française pour les Jeux olympiques. »
« Aujourd’hui, le sport féminin c’est une obligation » rappelle de son côté Brigitte Henriques, Secrétaire générale de la Fédération Française de Football. Nous voulons que la Coupe du monde féminine de football 2019 organisée en France laisse un héritage fort pour la mixité, dans le sport mais aussi dans la société dans son ensemble ».
Plus de sport féminin à la télévision ?
Enfin, comment ne pas parler du rôle des médias et de la télévision comme booster pour développer la pratique féminine ? « Si l’on parle de « sports » au pluriel c’est bien parce qu’il y a une diversité, et le sport féminin en fait partie, souligne Jérôme Papin, Directeur général d’Eurosport. J’invite tous ceux qui le souhaitent, toutes les bonnes volontés à nous rejoindre pour donner encore plus de place au sport féminin sur notre antenne ».
Un engagement au cœur de la stratégie de FDJ
« Notre évènement a su prouver que le sport féminin peut rassembler beaucoup de personnes. Le sport c’est l’égalité des chances, l’émancipation, des valeurs fondamentales pour la société. Nous sommes une entreprise qui se sent engagée sur ces questions et nous allons poursuivre nos engagements dans ce domaine », concluait Stéphane Pallez, la Présidente-Directrice Générale de FDJ. Charles Lantieri, Directeur Général Délégué de FDJ et Président de la Fondation d’entreprise, soulignait de son côté « les engagements pris par le groupe dans son programme d’action « Sport pour Elles » FDJ, fondé sur quatre piliers : 1. Agir sur le terrain pour favoriser la pratique de toutes 2. Soutenir le haut-niveau et les grands événements. 3. Mobiliser les énergies et les réseaux sportifs pour faire évoluer les mentalités et 4. Médiatiser les sportives pour donner envie », précisant que « la Fondation s’est saisie de ces questions et a déjà traduit plusieurs d’entre elles en actions, à l’image de l’appel à projets lancé sur la plateforme Ulule, dont les lauréats seront connus ce soir. »
La conférence se concluait en effet par la remise des prix de l’appel à projets « Sport pour Elles » Fondation FDJ lancé sur la plateforme de crowdfunding Ulule. Plus de 100 associations ont participé à ce concours, dont les trois lauréats, qui se sont vus remettre leur prix des mains de Stéphane Pallez, Sarah Ourahmoune et Patrick Kanner. En plus de la collecte effectuée sur la plateforme Ulule, chacune de ces associations recevra une dotation de 10 000 € de la part de la Fondation FDJ.
www.lesdebatsdusportsolidaire.com
Le palmarès de l’appel à projets « Sport pour Elles » FDJ
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Prix du Jury, récompensant une initiative pérenne et duplicable : « Fées du sport » pour son école de vélo itinérante pour femmes en Lot-et-Garonne, visant à développer la mobilité éco-citoyenne en redonnant de l’autonomie aux femmes isolées ou âgées grâce au vélo.
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Prix de l’Innovation : « Dame de Sport » pour son projet d’actions sociales dans les clubs en organisant des initiations de handball, de basket ball et de volley-ball pour les filles des quartiers.
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Prix Coup de cœur des collaborateurs FDJ : « VitalFitness » pour son projet Family Fitcamp, sessions sportives proposées aux mamans associées à un service de garderie.
Photos © Think tank Sport et citoyenneté