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Victor Pierrel : Les athlètes handisport aux Jeux Paralympiques de Pékin

Victor Pierrel : Les athlètes handisport aux Jeux Paralympiques de Pékin
Branly – Spot 2 – PC
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Témoignage de Victor Pierrel, membre de l’équipe de France Handisport aux Jeux paralympiques de Pékin : « Le ski réunit liberté et sensations fortes ». 

En photo : Victor Pierrel © Luc Percival

Passionné de ski depuis tout jeune, Victor Pierrel n’a pas laissé son accident de freestyle l’empêcher de pratiquer sa passion. Le voilà maintenant sélectionné aux Jeux Paralympiques de Pékin. Une surprise pour quelqu’un qui déclare n’être « pas sportif ».

Victor Pierrel, pouvez-vous vous présenter ?

Victor Pierrel : Je suis skieur alpin au sein de l’équipe de France handisport. J’ai 30 ans. Je suis paraplégique T11 et T12. Je me suis cassé une vertèbre dans le bas du dos dans un accident de ski freestyle, en 2011, alors que j’avais 19 ans. Cela a conduit à la paralysie complète de mes jambes.

Racontez-nous votre parcours sportif.

Victor Pierrel : J’ai immédiatement repris le ski en fauteuil la saison qui a suivi mon accident. Au début, c’était en loisirs mais après les Jeux Paralympiques de Pyeongchang en 2018, en regardant les épreuves de ski, je n’ai pas trouvé ce niveau inaccessible. J’ai donc tout plaqué fin 2018, en quittant Bordeaux pour aller vivre dans les Alpes. Je me suis donc mis au ski à plein temps, sur le circuit français d’abord, puis en équipe de France un an plus tard.  

Avez-vous eu des réticences pour vous lancer dans le handisport après votre accident ?

Victor Pierrel : Non, pour ma part il s’agissait plutôt d’une évidence, non pas de faire de la compétition mais de continuer le ski. Je ne suis pas un « sportif » à proprement parler, je n’aime pas le sport mais j’aime le ski. Donc, je n’ai eu aucune réticence, car les sensations quand je suis en train de skier sont incroyables.





Vivez-vous de votre sport aujourd’hui ?

Victor Pierrel : Les personnes en situation de handicap peuvent parfois recevoir certaines aides. En plus de cela, mes parents avaient une assez bonne assurance lorsque j’ai eu mon accident. Ce qui me permet d’avoir des revenus supplémentaires. Donc on peut dire que je skie « gratuitement ». Le matériel, les forfaits, et tout le reste, sont pris en charge par les sponsors. Je ne suis pas « rémunéré » pour skier, mais on n’en n’est pas loin.

Avez-vous rencontré des difficultés depuis le début de votre carrière ?

Victor Pierrel : J’ai connu un bon nombre de blessures. Je me suis blessé deux fois à l’épaule l’année dernière : en juin et en octobre. Je me suis également cassé le fémur en novembre. Ce qui a fait que je n’ai pu participer à aucune compétition cette année-là. Tout cela m’a mis un sacré coup au moral et m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas si « incassable » que ce que je pensais.

Vous avez participé aux championnats du monde à Lillehammer. Comment se sont-ils passés ?

Victor Pierrel : Ils se sont plutôt bien passés, j’ai participé à cinq épreuves. Je m’y rendais sans ambitions particulières mais je suis content. Je termine vice-champion du monde de slalom, 4e en combiné, 6e en descente, 6e en géant et 10e en Super-G. La médaille d’argent en slalom fait vachement plaisir et je suis content d’avoir réussi à gérer ce format de course « d’un jour ».

Qu’avez-vous pensé du fait que tous les sports soient réunis sur le même site ?  

Victor Pierrel : C’est très sympa, cela permet de se rencontrer car on ne se voit jamais avec les athlètes des autres sports. Cela fait plaisir de voir des nouvelles figures. C’est également « cool » d’avoir une cohésion d’équipe au sens large avec les autres sports.





Victor Pierrel, vous venez d’apprendre votre qualification aux Jeux Paralympiques. Que représentent-ils pour vous ?

Victor Pierrel : Ils représentent « moins » pour moi que la moyenne. Je suis très content d’y participer mais j’aborde les Jeux comme une autre grosse compétition. C’est une expérience unique mais je n’ai pas plus de pression que cela. N’étant pas « sportif » cela fait bizarre d’y participer.

Pourquoi conseillerez-vous aux jeunes en situation de handicap de pratiquer le ski alpin handisport ?

Victor Pierrel : Pour moi, c’est un sport dans lequel on ressent des sensations uniques. Une fois qu’on est sur les skis, c’est un sport où l’on se sent libre. Il y a la possibilité de se balader partout sans être aidé en permanence. Le ski réunit liberté et sensations fortes.

Comment pensez-vous que le handisport pourrait être mieux reconnu ?

Victor Pierrel : Pour qu’il soit plus reconnu, il faudrait qu’il y ait plus de pratiquants. Permettre aux gens d’essayer le handisport dès la sortie des centres de rééducation. Mais je pense qu’au niveau des médias, cela reste très compliqué. En effet, pour que les gens regardent, il faut qu’ils s’identifient, et c’est peut-être difficile de s’identifier spontanément à des « personnes handicapées ».

Palmarès de Victor Pierrel

Vice-Champion du monde de slalom à Lillehammer en 2022

 Vice-Champion de France de slalom en 2019-2020

 8ème au classement de la coupe du monde de slalom en 2019-2020

 3ème au classement général de la coupe d’Europe en 2019-2020

Pour suivre de plus près les Jeux Paralympiques : https://olympics.com/fr/beijing-2022/paralympiques

Propos recueillis par Tom Vignals

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