La mort appréciée ou l’assistance au suicide en Suisse

Quelles sont les situations vécues par les personnes directement concernées par l’assistance au suicide en Suisse ?
Par sa dimension descriptive, cet ouvrage contribue de manière inédite et originale à la compréhension d’un enjeu de société souvent débattu dans les médias.

Si la mort appréciée est un ouvrage qui a été publié en 2021, il donne cependant à voir des situations concrètes de suicide assisté dans un pays où l’assistance au suicide est légale depuis de nombreuses années. Dans le contexte sans cesse ravivé par des affaires médiatisées et la mise en œuvre des *directives anticipées en France ce sujet fondamentalement éthique divise notre société malgré la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie régulièrement remise en question. En France la Convention citoyenne sur la fin de vie a débuté ses travaux le 9 décembre 2022. Elle planchera pour plusieurs semaines sur la question de la fin de vie et la manière dont elle est prise en charge en France. L’exemple Suisse décrit dans ce livre est donc riche d’enseignement et nous amène sans doute à sortir du cadre pour mieux apprécier le point de vue légal mais aussi l’état médical et émotionnel de celles et ceux qui font cette demande radicale.

La mort appréciée propose une immersion descriptive dans les réalités de l’assistance au suicide en Suisse. Fondé sur une étude ethnographique menée entre 2016 et 2020, ce livre rend compte de 15 situations restituant le point de vue de personnes recourant à une telle assistance, ainsi que celui des individus susceptibles de prendre part à un tel processus : personnes sollicitant une aide au suicide et leurs proches, accompagnateurs et accompagnatrices d’associations d’aide au suicide, médecins et psychiatres, personnels soignants d’institutions sociosanitaire, pharmacien·ne·s, agent·e·s de police, médecins légistes, procureur·e·s ou encore employé·e·s des pompes funèbres.

Avec force détail, il rend non seulement compte de toute la mise en place d’une assistance au suicide mais documente aussi de manière inédite – à partir d’observations directes – la réalisation même d’un suicide assisté et toute la procédure médico-légale qui la suit. Il fait par ailleurs le récit d’une série de cas, suivis parfois durant près de deux ans, pour tenter de saisir la façon dont l’idée consistant à vouloir donner une telle forme à la mort a émergé chez une personne jusqu’à sa mise en oeuvre. L’ouvrage offre ainsi une compréhension aussi complète que possible du dispositif d’assistance au suicide en Suisse.

Le but de cet ouvrage n’est pas de faire l’apologie de l’assistance au suicide, mais de saisir les parcours de vie et les situations personnelles qui se cachent derrière cette réalité.

Les auteurs
Marc-Antoine Berthod est professeur et co-doyen à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HES-SO), dans laquelle Alexandre Pillonel est également collaborateur scientifique. Angela Dolores Castelli Dransart est professeure à la Haute école de travail social Fribourg (HES-SO). Anthony Stavrianakis, chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS, Université Paris Nanterre).

Editions antipodes
340 pages – dimensions 135 x 205
prix 29 euros
Dessins couverture de Alexis Sgouridis.

* Toute personne majeure peut, si elle le souhaite, faire une déclaration écrite appelée directives anticipées pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Ce document aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.