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« Hand to hand » réunit des danseurs handicapés et valides en loisirs et en compétition

« Hand to hand » réunit des danseurs handicapés et valides en loisirs et en compétition
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Nous avons rencontré Sandrine Darracq, présidente de « Hand to hand », et professeur de danse bénévole au sein de cette association qui réunit des danseurs handicapés et valides.

Hand to hand, qu’est-ce que c’est ?

Hand to hand, c’est une association de danse de société inclusive. Nous proposons à des personnes en situation de handicap et à des personnes sans handicap de danser ensemble. Cela concerne toutes les danses à deux : le flamenco, la zumba assis, le rock, le tango, le cha-cha-cha, le paso, la bachata, la salsa… L’association Hand to hand a été créée en 2006 et nous travaillons en partenariat avec l’APF depuis 2007. Les danseurs handicapés et valides sont donc les bienvenus.

Nos cours ont lieu le vendredi après-midi et le mardi soir à Bordeaux Caudéran, au sein des locaux de l’Association des Paralysés de France.

À qui s’adressent les activités ?

Nos activités s’adressent à des personnes sans handicap qui ont envie de partager des moments autour de la danse. Soit des danseurs, soit des personnes qui vont apprendre à danser avec des personnes avec ou sans handicap.

Nos activités s’adressent aussi à des danseurs handicapés moteur, que ce soit des personnes avec un handicap moteur léger qui utilisent leur fauteuil elles-mêmes avec une certaine mobilité, ou des personnes en fauteuil électrique ou manuel mais poussées par une autre personne si elles ne peuvent pas se véhiculer seules. Cela s’adresse aussi à des personnes porteuses d’un handicap et qui sont debout, des personnes malvoyantes, ou qui ont eu un accident de vie, par exemple un traumatisme crânien, ou bien des personnes qui ont une maladie handicapante. Des personnes qui marchent plus ou moins pour des raisons différentes.

Nous avons aussi des pratiquants en situation de handicap mental, notamment des personnes atteintes de trisomie 21.

Je n’ai pas cité les personnes sourdes et malentendantes car aujourd’hui nous n’avons pas d’adhérents ayant ce type de handicap, mis à part une jeune fille malentendante qui a aussi un handicap cognitif.

L’association est donc ouverte à des personnes ayant tout type de handicap et aux personnes sans handicap.

En termes d’âge,notre adhérente la plus jeune a 8 ans, et la plus âgée 75 ans. Nous proposons des cours aux enfants en situation de handicap. Alors, bien sûr, ce n’est pas de la danse de couple à deux, mais cela reste de la danse car ils bougent et travaillent sur des musiques. Quant au niveau, c’est ouvert à tous, cela peut aller de débutant à avancé.

Est-il possible de pratiquer la compétition au sein de votre association, notamment pour les danseurs handicapés ?

Tout à fait. Nous pratiquons aussi la danse sportive en compétition, la « wheel chair dance ». Nous sommes 5 compétiteurs. Nous sommes partis à Amsterdam début avril pour représenter la France lors d’une compétition internationale. À notre connaissance, nous sommes les seuls compétiteurs en France pour l’instant.

En Wheel chair dance, une personne en fauteuil va danser soit en solo, soit en duo avec une autre personne en fauteuil, soit en combi, c’est-à-dire qu’une personne sera debout et l’autre en fauteuil. Et on pratique toutes les danses de couple : le tango, la rumba, le cha-cha-cha…

En France, cette discipline n’est pas connue du tout. On est les seuls et on essaie de la faire connaître davantage.

Nous avons aussi un groupe de danseurs très avancé, une team de 12 danseurs : 6 personnes en fauteuil, 6 danseurs valides, et on forme une troupe au sein de laquelle on travaille, comme en danse sportive, à un niveau assez élevé. Et on espère qu’on pourra un jour participer à une compétition – mais faire se déplacer 12 personnes à l’étranger c’est beaucoup, donc pour l’instant on fait de petites démonstrations, des shows, lors de compétitions de danseurs valides en France.

Avez-vous des projets particuliers ?

L’un de nos projets consiste à partir avec la troupe complète à l’étranger pour faire une compétition, comme je le disais précédemment. Nous avons aussi un projet de spectacle parce qu’on voulait le faire à l’occasion des 15 ans de l’association mais le Covid est passé par là. Donc on le fera peut-être pour les 17 ou les 18 ans. Tous les adhérents danseront sur une scène. Nous sommes environ 80 et danseurs, dont 55 en situation de handicap.

Un autre objectif de l’association est d’avoir un peu plus de personnes sans handicap, pour équilibrer par rapport aux danseurs handicapés. Donc ce serait bien que quelques personnes supplémentaires sans handicap viennent danser avec nous, même si elles ne savent pas danser au départ, elles pourront apprendre. Je suis professeur de danse, tout comme ma collègue Carole Torres, également professeur et qui est en situation de handicap, et nous apprenons à danser aux personnes avec et sans handicap. Ma sœur Corinne Darracq anime elle aussi les cours, tout comme Julie.

De même pour des personnes sans handicap qui savent déjà danser et qui voudraient nous rejoindre pour découvrir autre chose, elles sont les bienvenues.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Nous avons une danseuse de haut niveau, Julie Pin, qui est compétitrice. Je danse avec elle aujourd’hui. Mais pour pouvoir concourir au niveau international plus élevé, elle ne peut pas danser avec moi car je suis une femme. Pour changer de catégorie et passer au niveau supérieur, elle doit trouver un partenaire de danse masculin, un danseur confirmé et valide.

En photo : Julie Pin et Sandrine Darracq saluent le public après leur prestation © Hery Deslandes

Plus d’infos sur : http://www.handtohand33.fr/

À lire aussi : Handicap et danse : Danser pour intégrer la société

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