Écouter cet articleAu travers de son rapport, la cour des comptes rappelle que 90% des personnes en situation de handicap vieillissantes vivent en autonomie, et peut d’entre eux reçoivent de l’aide extérieure.
« L’augmentation significative du nombre de personnes en situation de handicap âgées de plus de 50 ans représente un défi majeur pour notre société », alarme la cour des comptes au travers d’un rapport sur l’accompagnement des personnes en situation de handicap vieillissantes. Entre 2011 et 2019, le nombre de bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) de plus de 50 ans a augmenté de 55 %, témoignant d’une réalité démographique peu anticipée par les pouvoirs publics.
L’accroissement de l’espérance de vie des personnes en situation de handicap, combiné à l’avancée en âge des générations nées après la Seconde Guerre mondiale, explique en grande partie cette augmentation d’après le rapport. Pourtant, les conséquences de ce phénomène démographique n’ont pas été suffisamment prises en compte par les autorités. Les besoins croissants en établissements et services spécifiques n’ont pas été anticipés, mettant ainsi en lumière les lacunes dans notre système de soutien.
La France a du mal à accompagner tous les profils
En France, on compte 9,7 millions de personnes atteintes de limitations motrices et 3,5 millions présentant des troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs. Parmi celles âgées de plus de 60 ans, on observe deux profils principaux de demandeurs d’aide. D’un côté, les personnes atteintes de déficiences motrices, viscérales et sensorielles, généralement capables de travailler et demandant souvent une reconnaissance de travailleur handicapé. De l’autre, les personnes présentant des troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs, plus éloignées du monde du travail et ayant davantage besoin de l’AAH ou d’une orientation en établissement médico-social.
Selon le rapport de la cour des comptes, les personnes en situation de handicap vieillissantes ont un accès significativement moindre aux soins par rapport à la population générale. Bien que la prestation de compensation du handicap (PCH) joue un rôle crucial, elle ne couvre pas tous les besoins en accompagnement. Les services d’accompagnement à domicile, dont seulement 41 % des demandeurs bénéficient, sont en forte demande. L’accès aux établissements pour personnes en situation de handicap est également tendu, avec une probabilité d’admission de seulement 65 % pour les demandeurs, quel que soit leur âge. Ces lacunes contribuent à un vieillissement dégradé par rapport à la population générale, malgré la diversité des parcours individuels. Aujourd’hui, ce sont environ 90% des personnes en situation de handicap vieillissantes qui vivent de manière autonome, et qui ne reçoivent pas d’aide extérieure pour la majorité…
Comment résoudre ce problème ?
Pour relever ce défi complexe, une réponse globale est nécessaire : elle implique une amélioration du pilotage public de l’offre médico-sociale. Le respect du droit à l’accompagnement, conformément à la loi de 2005, doit être renforcé. Un repérage systématique des besoins, en vue de favoriser l’accompagnement à domicile, est indispensable. De plus, la création de 120 000 places de services à domicile est urgente pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap vieillissantes.
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