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Olivier Ducruix, champion du monde de paravoile : « Si on avait dû le rêver, on n’aurait pas fait mieux »

Olivier Ducruix, champion du monde de paravoile : "Si on avait dû le rêver, on aurait pas fait mieux"
Branly – Spot 2 – PC
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Il est champion du monde ! Sacré lors des championnats du monde de voile et de paravoile en RS Venture connect double en août, à La Haye, avec Ange Margaron, Olivier Ducruix revient sur cette semaine « magique ». Sourire aux lèvres, il raconte…

Olivier, vous êtes, avec Ange Margaron (qui n’a pas pu être présent au moment de l’interview), champion du monde de paravoile en RS Venture connect double. Bravo. Comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

C’est un projet qui a été mis en place il y a deux ans, avec comme objectif déjà assumé de faire un résultat aux championnats du monde de 2023. Notre projet a rapidement intéressé la base nautique de Sciez (près du lac Léman), où je suis licencié. On a été accompagné durant toute notre préparation par Gilles Guyon, qui est à la fois le directeur de la base nautique, un ami, mais aussi un très bon coach. C’est notamment lui qui a fait les démarches pour nous trouver un bateau. Durant notre préparation, on s’est donc beaucoup entraîné sur le lac Léman. La chance qu’on avait c’est qu’on était pas tout seul, il y avait également l’équipe suisse qui s’entraînait là, et on a mis en place des entraînements communs avec eux. Ils sont trois équipages donc ça nous faisait des entraînements à quatre. En parallèle, on a également participé aux stages de la fédération française de voile et de paravoile.

Au milieu de ces préparations, en novembre 2022, se déroulent des championnats du monde à Oman, où vous finissez cinquième…

On est arrivé à Oman, avec l’objectif de faire le mieux possible. On a frôlé le podium, on termine à seulement un point de la troisième place ! C’est un peu la douche froide, car on pensait vraiment accrocher ce podium, mais au final, on se place cinquième… Après, dans un sens ça a été bénéfique : on a pu mettre à plat beaucoup de choses et tirer des conclusions de cette première compétition. Notamment, on a ajouté à notre préparation physique, une préparation psychologique. C’était super important, parce qu’à Oman, on avait eu dû mal à gérer le stress, et c’était vraiment un point à améliorer. Cette préparation psychologique a été déterminante je pense.





Dans la discipline du RS Venture connect double, vous êtes par équipes de deux à devoir manoeuvrer votre bateau, mais aussi à devoir communiquer, ce qui peut être difficile, surtout dans lorsqu’on fait du paravoile. Comment s’est passée l’entente avec Ange Margaron ?

On a effectivement beaucoup travaillé notre communication. Ange a un handicap moteur-cérébral, ce qui fait qu’il a des problèmes d’élocution, et moi je ne vois quasiment rien. Après la compétition à Oman, on a pu discuter de nos envies, de nos rôles au sein de l’équipe… J’ai mieux compris ce qu’Ange attendait de moi. Par exemple, il avait besoin que j’exprime toutes mes sensations, tous mes ressentis, pas que je me contente de « faire mon job ». Durant nos entraînements, on a fait des sessions quasi complètes sans grosses manœuvres, juste pour sentir le bateau. De là est née une vraie complicité. On est arrivé à ces championnats du monde en étant soudés et en se sentant prêts. On ne se cachait pas, l’objectif c’était le podium, et même la médaille d’or !

Olivier Ducruix et Ange Margaron durant les championnats du monde de paravoile

Parlons de ces championnats du monde justement. Votre compétition est presque parfaite…

Effectivement, si on avait dû la rêver, je pense qu’on n’aurait pas fait mieux. On commence en gagnant les six premières courses ! En paravoile, chaque équipage a un joker, qui supprime du calcul de point la moins bonne course réalisée. Et ça, ça nous donnait un sentiment de confort certain, parce que plus on avançait, plus on se disait qu’on avait encore notre joker et que si on loupait une course, elle ne compterait pas. Dans une compétition comme ça, il y a plusieurs équipages qui peuvent prétendre à la victoire, et parfois, il faut un petit coup de pouce du destin. J’étais sûr qu’on l’aurait. Au final on termine avec 7 victoires et 2 deuxièmes places avant la dernière journée.





Justement, lors de cette dernière course, vous êtes déjà titrés. Comment la vivez-vous ?

Déjà, cette dernière course se déroulait le mercredi, soit 48 heures après la précédente. On a donc eu vraiment 48 heures pour savourer, décompresser… C’était magique ! Ceci dit, nous avons fait la course très sérieusement, pour éviter d’avantager un équipage ou un autre. Et même si on savait qu’on était déjà titrés, on voulait terminer en beauté ! Au final, on termine la course à la seconde place, et même si ça n’avait aucun enjeu, on avait un petit pincement au cœur. On voulait gagner !

Qu’est-ce qui vous attend dorénavant ? Quels sont vos prochains challenges après ces championnats du monde ?

Après ce titre, on ne se dit pas du tout « on l’a fait, c’est bon ». Au contraire, c’est un booster ! Donc, déjà, on défendra notre titre en 2024. Ensuite, mon année n’est pas terminée, puisque j’évolue dans d’autres disciplines. J’espère par exemple être sur le podium de la catégorie handi-valide, où je navigue avec Gilles Guyon. On a déjà fait quatre podiums en compétition internationale, là le top du top, ça serait d’avoir un second titre ! Et l’autre discipline qui me tiens à cœur, c’est le blind sailing, où on est par équipage de trois déficients visuels sur le bateau, et où on régate en se repérant sur le parcours grâce aux bouées, qui sont des bouées sonores. C’est un double challenge, puisqu’on organise en 2024, les championnats du monde à Sciez, chez nous au lac Léman.

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