Écouter cet articleLes orthoprothésistes qui équipent en prothèses, orthèses ou corsets les personnes handicapées réclament la mise à jour de leurs tarifs pour faire face à une situation économique de plus en plus difficile, selon le leader de la fédération professionnelle de ce secteur.
L’impact de l’inflation non pris en compte
Les tarifs des orthoprothésistes n’ont pas été revus depuis 2017, et du fait de l’inflation, ces professionnels de santé « se retrouvent dans des situations très compliquées » pour continuer d’équiper et d’assister les personnes qui ont besoin de prothèses, orthèses, corsets, a souligné Stéphane Brangier, délégué général de l’Union française des orthoprothésistes.
« Il y a un risque pour la pérennité » de l’activité de ces professionnels, a-t-il ajouté, estimant qu’une réévaluation tarifaire de l’ordre de 10% était indispensable.
Des professionnels soumis au tarifs de la sécurité sociale
Les prestations des quelque 1.300 orthoprothésistes français sont intégralement prises en charge par la Sécurité sociale. Mais les tarifs sont opposables, et les orthoprothésistes n’ont pas le droit de facturer des dépassements d’honoraires pour compenser la hausse des coûts.
850 000 patients en dépendent
Il faut savoir qu’environ 850.000 personnes en France sont équipées d’une prothèse (pour remplacer un membre) ou d’une orthèse (pour corriger une déficience), c’est donc près d’un million de personnes qui ont besoin de ces professionnels pour vivre dignement.
La prédominance du corset
L’activité du secteur repose pour près des deux tiers sur la conception et la pose de corsets pour le maintien de personnes en fauteuil roulant, ou le traitement des scolioses, lordose, certains IMC ou autres problèmes de dos largement répandus dans la société.
Les prothèses des membres inférieurs et supérieurs représentent quant à elles environ 10% de l’activité.
Indispensable pour la pratique du sport
La fédération des orthoprothésistes lance par ailleurs vendredi une campagne pour obtenir le remboursement à 100% des prothèses spéciales destinées à la pratique d’un sport. Ces professionnels surfent sur la vague des Jeux Paralympiques 2024 et la mise en avant de toutes sortes de prothèses technologiques qui permettent la pratique d’un sport à haut niveau et le dépassement de soi.
« Tout le monde doit pouvoir pratiquer l’activité sportive de son choix », a indiqué Stéphane Brangier.
Quid des promesses du gouvernement ?
Pour mémoire, Emmanuel Macron a promis, lors de la conférence nationale du handicap en mai, le remboursement des prothèses de sport comme les lames de course.
« Le travail de mise en oeuvre » de cet engagement est en cours, et « l’objectif est que la ligne soit clarifiée au plus tard début janvier 2024 », pour que « cet engagement soit effectif dans la foulée », a indiqué à l’AFP la ministre chargée des personnes handicapées, Fadila Khattabi.
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© Agence France-Presse
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