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Le FIFH, un festival qui compte

Margje de Koning et Mari Sanders/Credit photo KMM/FIFH
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Dans le cadre du FIFH Tour Festival, qui s’est déroulé du 9 au 13 février 2024 à Lyon, le magazine Handirect a rencontré Margje De Koning, directrice artistique du Festival Movies That Matter (« Les films qui comptent »), de La Haye aux Pays-Bas. Elle accompagnait le réalisateur néerlandais Mari Sanders venu au festival avec six étudiants en cinéma de l’université d’Art et Design de St Joost, dont certains sont en situation de handicap. Avec des étudiants en master cinéma de l’Université Lumière Lyon 2, ces jeunes cinéastes en herbe ont réalisé en 48 heures quatre courts-métrages sur des thèmes liés aux handicaps visibles et invisibles.

Pouvez-vous nous parler du Festival néerlandais que vous dirigez Movies that Matter Festival (MtMF) ?
Margje De Koning : Le Movies that Matter Festival se déroule sur neuf jours chaque année à La Haye et dans une dizaine de villes aux Pays-Bas. Il organise plusieurs compétitions dans lesquelles des jurys internationaux remettent des prix au film ou au réalisateur gagnant.

Notre festival présente plus de quatre-vingt-dix longs métrages, documentaires et courts-métrages sur la thématique des droits de l’homme et de la sauvegarde de l’environnement. Nous organisons des débats, performances avec des activistes, des responsables d’ONG, des ambassadeurs, des réalisateurs.

Nous touchons aussi, à travers des sélections de films spécifiques, un public jeune de 13-14 ans. Nous recevons, en moyenne 7 000 collégiens chaque année à des projections dans des cinémas ou dans leurs établissements scolaires en faisant un focus sur les droits de l’homme, afin de les sensibiliser à cette cause universelle.

Comment est née votre rencontre avec le FIFH ?
Margje De Koning : Tout a commencé grâce au réalisateur néerlandais Mari Sanders. Je l’ai rencontré à la télévision où il est très connu. Il m’a parlé de son projet de lancer un évènement autour du handicap. Je l’ai alors invité l’année dernière à La Haye pour parler du handicap, qui à un rapport direct avec les droits de l’homme. Je n’avais aucune idée des festivals en France autour du handicap. Mari m’a invitée à l’accompagner ici à Lyon au FIFH avec une demi-douzaine de jeunes étudiants cinéastes néerlandais. Aux Pays-Bas, on tient compte de la diversité en termes d’inclusion, mais très peu de sujets concernent le handicap. Nous sommes à peine en train de nous ouvrir à cette thématique. Même si l’accessibilité́ est plutôt bonne, elle n’a rien à voir celle qui est mise en place à Lyon. C’est pour cela qu’un festival comme le FIFH est essentiel pour rendre visible les handicaps et faire changer les mentalités. Comme notre Movies that Matter Festival, c’est un festival qui compte. 

Le handicap est peu visible aux Pays-Bas, et plus largement, dans l’industrie du cinéma. Que pensez-vous ?

En effet. Les personnes handicapées, en fauteuils roulants, ou autres, sont invisibles aux Pays-Bas. C’est pour cela que je souhaite désormais être plus alerte et active sur le sujet. Mon devoir est d’inclure cette thématique dans notre festival consacré aux droits de l’homme. Je pense aussi aux professionnels du cinéma, comédiens, réalisateurs en situation de handicap qui sont très rares chez nous.

Que pensez-vous du défi 48h qui consiste à réaliser, de l’écriture à l’audiodescription, quatre courts-métrages sur des thèmes liés aux handicaps visibles et invisibles ?

Quel challenge ! J’ai hâte de voir le résultat ! Mari va diriger le 48h challenge au FIFH, avec six étudiants néerlandais, dont certains sont en situation de handicap, et travailler avec des étudiants en master cinéma de l’Université Lumière Lyon 2. J’ai proposé de projeter ces courts-métrages réalisés ici à Lyon dans le cadre du FIFH au sein de notre festival des droits de l’homme, en 2025.

Au FIFH, plus de 80 films sont présentés lors de chaque édition. Le festival reçoit chaque année davantage de propositions artistiques de réalisateurs étrangers. De votre côté, quelles ont les perspectives de collaboration entre le FIFH et votre festival Movies that Matter Festival (MtMF) ?

Katia Martin-Maresco va nous rendre visite et nous espérons mettre en place un partenariat pour 2025, avec FTM, bien que notre programmation soit très différente, c’est très nouveau pour nous et nous avons espoir de rendre tout cela possible et réel ! Je me sens privilégiée, car je ne souffre d’aucun handicap et dois être trois fois plus vigilante vis-à-vis du handicap.

Qu’avez-vous pensé du film mongol Trio de Battumur Dorj, projeté lors de la cérémonie d’ouverture du FIFH ?
J’ai adoré ce film de belle qualité. J’ai été particulièrement impressionnée par la performance du personnage principal qui joue le rôle du fils trisomique.

Interview menée par Isabelle Chouffet et Rahma Sophia Rachdi, FIFH, Lyon, 11 février 2024 pour Handirect

A lire : Les influenceurs du handicap, des voix qui comptent sur les réseaux sociaux

Photo de couverture : Margje de Koning et Mari Sanders/Credit photo KMM/FIFH

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