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Maladie Chronique un handicap mal perçu au travail

maladie chronique un handicap mal perçu dans l'emploi
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Le Défenseur des droits et l’Organisation Internationale du Travail dévoilent les résultats du 16e baromètre sur les discriminations dans l’emploi.

Cette enquête, menée auprès d’un échantillon représentatif de la population active, met en lumière les défis auxquels font face les personnes atteintes d’une maladie chronique sur leur lieu de travail. Pour rappel la loi de 2005 défini la maladie chronique comme un handicap.

Enjeu majeur de santé au travail

Les maladies chroniques sont en constante augmentation, représentent désormais un enjeu majeur de santé au travail. Selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, la part de la population active touchée devrait atteindre 25 % d’ici 2025. Cette catégorie englobe diverses affections telles que le diabète, les cancers, le VIH, la dépression chronique, l’endométriose, et les maladies cardio-vasculaires.

Stigmatisation au travail

L’enquête du défenseur de droits révèle qu’environ 13 % des personnes atteintes de maladie chronique ont été confrontées à des discriminations ou harcèlements discriminatoires liés à leur état de santé, comparé à seulement 3 % pour le reste de la population active. Les individus avec une maladie visible sont trois fois plus susceptibles de subir de telles discriminations, et alarmant, 55 % déclarent avoir vécu du harcèlement moral dans leur emploi.

Reconnaissance légale et obligations des employeurs

Depuis la loi n°2005-102, la maladie chronique est reconnue comme un handicap en France. Cependant, seule une minorité entreprend les démarches pour obtenir la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Les employeurs, qu’ils soient publics ou privés, ont légalement l’obligation d’offrir un « aménagement raisonnable » aux travailleurs en situation de handicap. Malheureusement, l’enquête révèle que 29 % des salariés touchés ne bénéficient pas d’aménagements nécessaires, et dans près d’un tiers des cas, les employeurs ne suivent pas les recommandations de la médecine du travail.

Dévalorisation et placard

Les discriminations dans l’emploi ne se limitent pas à des situations d’aménagement. Elles s’accompagnent souvent de dévalorisation, sous-occupation, attribution de travail inutile, et dévalorisation injuste du travail. Pour prévenir ces situations, la médecine du travail doit jouer un rôle central, mais l’enquête indique que 47 % des personnes actives malades hésitent à partager des informations avec leur médecin du travail. Malgré ces craintes, 78 % des salariés concernés approuvent généralement les recommandations formulées par le médecin.

Appel à la mobilisation

Les résultats de l’étude soulignent l’urgence d’une mobilisation collective. La Défenseure des droits recommande aux pouvoirs publics d’encourager les employeurs à mener des campagnes internes de sensibilisation et de formation régulières. Elle préconise également un renforcement des dispositions légales pour lutter contre les discriminations, notamment en modifiant la définition de la discrimination fondée sur le handicap pour y inclure l’obligation d’aménagement raisonnable dans tous les secteurs concernés.

Télécharger le rapport du Défenseur des droits

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