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Surdité du nourrisson : plaidoyer pour une détection précoce

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PARIS (AFP) – Le dépistage précoce de la surdité chez les nourrissons, domaine où la France accuse un retard, pourrait se généraliser si l’on adopte une proposition de loi en ce sens déposée en juillet au Parlement, espèrent les spécialistes. La Haute autorité de Santé a publié en mars des recommandations allant dans le même sens. En France « un enfant sur 1000 n’entend pas à la naissance, soit 800 nouveaux cas par an de surdité congénitale », a relevé la pédiatre et députée UMP Edwige Antier à l’origine de cette proposition de loi destinée à repérer dès la maternité les troubles de l’audition.

 

« Si l’enfant n’entend pas, il est déconnecté du monde. Les circuits de l’audition dans le cerveau ne sont pas stimulés et cela nuit gravement à son développement », a souligné la pédiatre à la veille du cent-dix-septième congrès de la société française d’oto-rhino-laryngologie (ORL) et de chirurgie de la face et du cou, du 16 au 18 octobre à Paris.

« Le diagnostic de la surdité est aujourd’hui posé en moyenne entre 16 et 18 mois, et parfois beaucoup plus tard », regrette la pédiatre.

Or, selon les spécialistes, le dépistage et la prise en charge précoces de la surdité sont décisifs pour l’avenir de l’enfant, quelle que soit la prise en charge (appareillage, implants cochléaires, rééducation, expression orale, langue des signes). Soixante-quinze pour cent de ces surdités ont des causes génétiques.

« Actuellement, seulement 25% des enfants sont dépistés précocement, avec de fortes inégalités régionales », a déploré le professeur Noël Garabedian (ORL pédiatrique, hôpital Trousseau, Paris).

Le retard à la prise en charge influe sur le retard scolaire, le développement psychologique, selon le Pr Bernard Fraysse (ORL, hôpital Purpan, Toulouse).

L’idée est de proposer dans un premier temps un repérage des troubles de l’audition dans les maternités, qui auraient l’obligation de le proposer à tous les parents. Dans une expérience pilote conduite avec l’Assurance maladie, 98% des parents l’ont accepté, souligne le Pr Garabedian.

Si besoin, l’enfant serait orienté vers un centre de diagnostic, pour affiner le diagnostic et proposer une prise en charge adaptée.

Edwige Antier espère voir examiner le texte, cosigné avec Jean-Pierre Dupont et Jean-François Chossy (www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2752.asp). « Nous avons deux  » fenêtres parlementaires « , une fin novembre et l’autre en janvier », a-t-elle noté.

Selon elle, ce problème de dépistage précoce ne devrait pas laisser indifférent le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, spécialiste ORL.

 

bc/chc/jpa

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